05/02/2009
Willkommen Bundeswehr ! « Ach ! A nous les bétites vranzaizes ! »
On a beau dire et écrire que l’histoire ne se répète pas, nos camarades casqués teutons, vont bel et bien de nouveau s’installer en Gaule, et ce pour la quatrième fois en 140 ans (source, le général Christian Baptiste : "La France va accueillir en permanence sur son sol une unité allemande").
Il est vrai que l’on fini par s’habituer aux pérégrinations des peuplades germaniques sur notre sol: une fois comme touriste aviné à la Paulaner et à la Kulmbacher, la fois suivante en bel uniforme impeccablement repassé et bottes cirées. On ne s’en lasse vraiment pas.
Voilà en tout cas de quoi rappeler de sacrés souvenirs, et ragaillardir nos plus anciens. J’en soupçonne déjà certains qui redonnent un coup de jeune à une Croix de fer opportunément dissimulée depuis l’hiver 44-45. D’autres auraient ressortis et astiqués leur vieille Sten Mk III, et se seraient déjà équipés au « Vieux campeur » en matériel de survie, en prévision d’une nouvelle clandestinité dans le maquis (un papy parkinsonien avec une sulfateuse, ça va faire des dégâts, ça !).
Quand aux militants communistes, ils attendent un communiqué du Parti pour connaître la position à tenir (le Pacte Molotov Ribbentrop est-il toujours d’actualité, malgré les bévues que furent l’opération Barbarossa et les légères exactions commises envers les camarades slaves ? La direction du supplément régional de « L’Humanité » a-t-elle demandé une autorisation de paraître à la Kommandantur comme en 1940 ? Doit-on saboter l’outil de production militaire comme en 1939 pour accélérer l’avènement de la Nouvelle Europe Prolétarienne ? Faut-il fraterniser avec l’occupant allemand, qui n’est après tout qu’un prolétaire discipliné, mais soumis à une force brutale et réactionnaire ?).
Chap.1 Notre guide pratique : vivre à proximité d’un soldat de Nouvelle Europe Libérale
L’Est de la France est en émoi depuis l’annonce de l’implantation de la soldatesque goth. Les conseils suivants seront les premiers éléments d’un manuel de survie à destination de nos compatriotes de l’Est. Leur expérience auprès de ces nouveaux voisins nous sera utile, quand les lansquenets de la Nouvelle Europe Libérale auront posé leurs bottes sur l’ensemble du territoire national (et remis par la même occasion un peu d’ordre dans l’anarchie « Delanoesque » de la circulation parisienne. La suppression des couloirs de bus sera une priorité. De toute façon le Wehrmachtsbefehlshaber du Groß-Paris aura le bon goût de faire interdire la circulation des voitures de particuliers et encouragera les transports en commun et les vélib’ qui seront ainsi conservés).
Conseil n°1 : Les mots qui sauvent
- Weissbier - Bière Blanche
- Dunkles Bier - Bière brune
- Helles Bier - Bière blonde
- Grosses Bier- Grande bière
- Kleines Bier - Petite bière
- Bier vom Fass - Bière pression
- Eine Flasche Bier - Bière en bouteille
- « Kameraden, Kameraden ! » : « camarades, camarades ! ». A faire mains levées. Avec les deux mains levées (voir ci-dessous « Le geste qui (ne) sauve (plus) »).
Conseil n°2 : Les mots qui vont vous poser des embêtements
- boche
- chleuh
- fridolin
- frisé
- fritz
- prussco
- teuton
Notre nouvel ami parlera probablement français. Il connaîtra fatalement les petits noms dont nous l’affublons depuis que ses congénères ont pris l’habitude d’essuyer leurs bottes sur nos paillassons.
Conseil n°3 : Le geste qui (ne) sauve (plus)
Même animé du plus profond respect pour nos voisins rhénans, voir emporté par un enthousiasme digne des grandes messes de Nuremberg, ce geste est à prohiber absolument. Le Uhlan est traumatisé par la période 1933-1945, et n’aimera pas qu’on lui rappelle une fois de plus la « période la plus sombre » de son histoire (on pourra à la rigueur évoquer les glorieuses victoires de l’armée allemande, mais on passera sous silence la longue liste des revers débutée à Stalingrad. Revers qui ne furent de toute façon que la conséquence des erreurs coupables d’un petit caporal qui se osait se prendre pour un génial stratège).
Conseil n°4 : « Moi aussi j'ai un ami allemand »
Attention, le soldat allemand n’apprécie pas toujours à sa juste valeur le sympathique chahut que fut mai 68 : on a beau être à moitié allemand comme ce Dany le rouge, envoyer des pavés contre de jeunes gens en uniforme n’est pas du meilleur goût, et n’atteste pas d’un esprit de discipline très poussé, qualité première chez le reître saxon. Cette référence est à proscrire.
On optera par prudence pour un symbole plus « neutre » (voir ci-dessous), dont on se procurera la discographie complète. Mettre des posters dans la chambre de votre fille est également vivement conseillé. Si vous avez un fils, voyez plutôt du côté de Kraftwerk ou de Scorpion, histoire de ne pas laisser planer de doute sur les orientations du fiston. Idéalement, Monsieur se procurera sans attendre Tannhäuser, Parsifal et Lohengrin, histoire de rassurer définitivement nos amis quant à votre implication dans la Nouvelle Europe Libérale (les versions enregistrées par Wilhelm Furtwangler en 1942 ne seront pas opportune, la Nouvelle Europe d’alors n’étant que très peu libérale).
Chap.2 Connaître l’envahisseur notre hôte
Le secret d’une bonne entente avec nos nouveaux amis passera par une connaissance pointue de leur culture. Voici quelques points de repère :
A - La faune allemande
Incontournable. Compagnon idéal du voyageur germain, casqué ou non.
B - L’automobile allemande
Modèle 1944
Modèle 2009
A noter: bien que d'une robustesse à toute épreuve (T34 weapon resistant), le modèle 1944 ne devrait plus à priori circuler sur nos routes. Dans le cas contraire, vous vous êtes sûrement égaré sur un tournage de film.
C - Le touriste Allemand
Attention, sous la virile apparence du soldat allemand, se cache à l’occasion un sympathique touriste (juste une question de période). Il viendra pacifiquement envahir vos plages et profiter du climat tempéré de nos régions. Reconnaissable entre tous, le touriste allemand est souvent nu, héritage des mouvements Wandervogel, Freideutsche Jugend, et autres Bündische Jugend.
Chap.3 Et après ?
Au-delà de ces légitimes interrogations, il faudra quand même bien se poser la question qui fâche au départ de ces hordes vert-de-gris légions tudesques (ils finissent toujours par repartir. De gré ou de force, mais ils repartent) : que faire de nos jouvencelles qui auront un peu trop naïvement (et physiquement) aidé à la construction de la Nouvelle Europe Libérale, avec les représentants de la Wehrmacht. Leur sort en 1944 ne fut guère enviable.
00:05 Publié dans Irrespectueusement vôtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : allemagne, wehrmacht
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