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14/04/2015

Jean Raspail, ce gardien de ruines veillant sur leur agonie

Pour ceux qui n’auraient point jeté un œil avisé sur le dernier Valeurs Actuelles, ne faites donc pas l’économie de son acquisition, ne serait-ce pour cet entretien avec Jean Raspail.

Recadrant le thème de son œuvre la plus connue « le camp des saints », il confirme que sa charge ne visait pas tant les immigrés (et évacuant de fait toute idée de racisme), mais « les élites, politiques, religieuses, médiatiques, intellectuelles du pays qui par lâcheté, trahissent leurs racines, leurs traditions et les valeurs de leur civilisation ».

Homme libre, chérissant la mer, membre des Ecrivains de Marine, refusant l’adhésion à un parti (« mon jugement sur la politique, il est simple : elle pourrit les meilleurs »), il est comme ses personnages, cherchant à « échapper à la lourdeur, à la laideur, à la trivialité d’un monde régi par les impératifs de l’utilité et de la rentabilité ».

On notera bien sûr un certain pessimisme quant à l’avenir immédiat de notre pays et de sa civilisation. Il prévoit (et cela est déjà vrai) que « des pans entiers de ce pays seront peuplés de français d’origine extra-européenne qui n’auront pas de liens affectifs avec l’histoire et l’identité de la France ». Tel est le résultat du modèle d’intégration républicain, débouchant sur la tribalisation de notre pays. Ce propos est atténué par une espérance dans un sursaut de l’âme française, sursaut venu non pas de la classe politique mais du pays réel. Alors, l’âme de la France pourra sortir de cette « dormition ».

Jean Raspail se défini comme réactionnaire, « à rebours des valeurs dites citoyennes et républicaines » comme ses personnages le sont. Le fait de vouer un culte aux rites, aux liturgies, arborant avec fierté l’uniforme, hissant son drapeau comme un défi au totalitarisme des « petits hommes gris », ne finit pas de nous rendre l’homme des plus sympathiques.

Se définissant comme veilleur ou éveilleur, il est le « gardien de ruines veillant sur leur agonie ».

A l’Action française, nous qui travaillons à lutter contre le régime qui est la cause première de ce que dénonce Raspail, nous espérons par notre combat quotidien, sortir la France de sa « dormition ».

Le Roi est une nécessité, un devoir, une mission.

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