Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/02/2011

Demain, la révolte des peuples d’Occident ?

Au delà des mouvements insurrectionnels en Tunisie, Algérie et Egypte, force est de constater que les élites dirigeantes mondiales n’ont, ni vu venir ces troubles, ni mesuré la volonté des émeutiers, loin sans faut.

Aveuglés par un modèle mondialiste déniant à la plèbe, le moindre droit de regard sur la façon dont elle peut être gouvernée, nos chantres de la supranationalité n’ont pas su prévoir et évaluer les humeurs contestataires de ce que l’on appelle, le « peuple », fut-il du Caire ou de Tunis.

Contempler les mines étonnées, médusées et interloquées des Sarkozy, Obama et autres Clinton, devant des manifestations qui auront renvoyé à leurs chères études les dirigeants tunisiens et un Raïs fatigué, est un petit plaisir qui se doit d’être apprécié à sa juste valeur (tunisiens et égyptiens d’ailleurs peut-être bientôt rejoints par ce gangster de Bouteflika).

Mais avoir vanté il y a peu encore, la stabilité institutionnelle des régimes tunisiens et égyptiens, relève au mieux de l’aveuglement, au pire de la plus magistrale des incompétences. La crise au Maghreb a révélé la médiocrité des régimes occidentaux quant à leur capacité à concevoir des analyses géostratégiques cohérentes. Et pour le cas français, cela met cruellement en relief une évidente impéritie du Quai d’Orsay.

Et ce ne sont pas les tribulations touristiques à Noël d’une ministresse des Affaires Etrangères, qui nous contrediront.

 

Le Grand Soir. Enfin chez nous ?

Peut-on envisager que des évènements similaires puissent se produire sur des territoires dont des gouvernants repus et satisfaits ont la charge ? La France, au hasard.

Les soubresauts en Afrique du nord, donneront-ils un jour des idées à ceux qui rêvent de déboulonner les administrateurs locaux du grand marché mondial ? Je suis prêt à parier ma prochaine pâtée que cette éventualité a bien dû trotter dans ces petites têtes de PDG de la « World Company », soudain conscients que la liste des chefs d’état virilement déchus, n’est peut-être pas définitivement close.

N’y a t’il pas suffisamment de sujets de mécontentement pour voir (espérer ?) un jour se jeter entre Nation et Bastille, quelque millions de citoyens un tantinet exaspérés par des conditions de vie de moins en moins supportables : impôts écrasants, insécurité chronique, magouilles au plus haut niveau, montée des communautarismes allogènes, morgue des nantis…

Et si la question n’était peut-être plus de savoir si cela arrivera, mais quand cela arrivera.

La rue appartient à celui qui y descend, parait-il.

A gauche on reste encore frileux : le NPA hésite sur la tactique à suivre (avant ou après la tournée du matin, se demande Olivier Besancenot), Lutte Ouvrière cherche désespérément ce qui reste de la classe ouvrière et les alter mondialistes sont coincés au Forum social de Porto Alegre par les défilés des bandas du carnaval.

A droite ? Rien à « craindre » de ce côté là, le légalisme en est une marque de fabrique (regard appuyé vers Montretout…).

 

Les conditions du soulèvement

Est-il raisonnable d’imaginer que les exemples africains puissent donner des sueurs froides à nos démocratiques souverains retranchés dans leurs tours d’ivoire de Davos ou du club Bildelberg ? Peut-être se croient-ils définitivement protégés par des institutions stables et à priori acceptées de tous.

Mais se rendent-ils seulement compte que leur hautain isolement, leur dédain et la vulgaire condescendance envers ceux dont ils ont la charge, ne les met pas à l’abri de jacqueries ou de révoltes, prémices de vraies révolutions.

« Jamais les français ne mettront à mal des institutions qui apportent tant de bonheur et de félicité », pensent nos Puissants Maîtres du moment, sûrs d’eux-mêmes et de leur légitimité. C’est oublier peut-être un peu vite, que la placidité du peuple tient à un relatif bonheur et se mesure par des concepts aussi nébuleux que la sécurité des biens et des personnes, par un pouvoir d’achat suffisant et au moins par l’espérance en un avenir meilleur.

Et sans doute aussi par le fait que le « populo » de base pense que les Princes du moment sont toujours dignes de la mission qui leur a été confié.

Bref, par tout ce qui semble faire défaut actuellement.

L’idée même de révolte populaire relève t’elle encore de la science fiction, d’un phantasme de vieux ligueur ? D’un rêve éveillé d’un 6 février enfin réussi ? Un effet domino est-il envisageable à partir de ces évènements d’outre « mare nostrum »?

Peu probable quand on connaît la capacité du système à se protéger, mais…

 

« Les libertés ne s’octroient pas, elles se prennent » (Maurras)

… mais comme rien n’est jamais écrit par avance, l’espoir en politique doit rester une priorité absolue.

Tout maintien d’un pouvoir reposant, en partie, sur l’estime des peuples envers leurs gouvernants, le mécontentement général et une atmosphère délétère dans certains corps de l’état ou administrations, pourraient être annonciateurs de bouleversements aux conséquences fort peu prévisibles, surtout s’ils sont associés à de puissants mouvements de contestation.

Méditons un peu sur la situation politique en France un certain 13 juillet 1789 et osons ce parallèle : que des CRS puissent se mettre en grève de nos jours, ne fait-il pas étrangement écho à la défection de nombreuses compagnies des Gardes-françaises en juillet 1789, ces dernières prenant part à la « prise » de la Bastille avec les conséquences que l’on sait ?

N’est-ce pas inquiétant, M. Sarkozy ?

Ou excitant. C’est selon.

Art 81 - Demain, la révolte des peuples d’Occident.jpg

 

Pour balayer les gens d'la République

Camelot vas-y

Pas besoin de fusil !

C'est des étrangers

Ces lascars là, ça s'nettoie à coups d'trique !

Faut les secouer !

Faut pas t'gêner !

A bas la Marianne,

La fille à Bismarck

La France est à nous, la France de Jeanne d'Arc !

Aux camelots déjà partis en guerre,

Tout le monde se joindra

Tout le monde y viendra

Not' Roi sera le roi des prolétaires,

Le Roi des paysans,

D'tous les Français, d'tous les brav'gens I

(La Gueuse)

Les commentaires sont fermés.