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15/12/2008

Darcos ou l’illusion du pouvoir

 

Illusion du pouvoir.jpgFranchement, qui aura douté un seul instant que la réforme présentée par le maintenant « futur ex ministre » Darcos (avenir plutôt prévisible, désolé Xavier), avait la moindre chance d’être appliquée, ni même d’être initiée ?

 

Il aura suffit de quelques réunions d’ados devant leur lycée ou de quelques cortèges dans les rues, pour faire reculer une fois de plus le ministère de l’éducation. Il est en France des traditions qu’il ne faut pas voir disparaître ! A croire qu’il n’y a pas de fonction ministérielle réussie, sans sa réformette avortée sous pression de la rue (Devaquet, Allègre, Ferry…).

 

Toutes les explications du « futur ex ministre » n’y feront rien. L’argument “d’approfondir le travail d’explication sur le lycée” ne tient pas la route. Les erreurs de communication du ministère et la fronde des lycéens ne sont-elles pas des excuses faciles devant deux faits beaucoup plus grave : la peur panique devant la rue avec ses débordements éventuels, et une absence de volonté dans l’action.

 

D’une part, depuis l’affaire Malik Oussekine en novembre 1986, tous les gouvernements, UMP et consorts, ont la hantise d’une nouvelle « bavure » qui ébranlerait le pouvoir en place. Surtout, et cela est riche d’enseignement, les hommes du pouvoir sont tétanisés par la crainte de voir la rue aux mains des anars et autres casseurs, qui savent s’introduire dans les manifestations étudiantes pour commettre forfaits et rapines. Les récents évènements en Grèce ont-ils scellé le sort de la réforme Darcos ? Cela est probable.

 

Indépendamment de la justification ou non de cette réforme, on peut s’interroger sur la possession réelle du pouvoir en France. Qui gouverne ? Qui dirige ? Un gouvernement qui montre ostensiblement ses biceps depuis l’élection de l’agité magyar, mais qui se dégonfle au moindre bruissement de la rue ? Des syndicats définitivement à la remorque des revendications d’une base dont ils ne savent plus anticiper les aspirations ? Ou la cohorte des casseurs anarcho-hooligans de banlieue qui s’en prennent aux commerces et à nos enfants (qui croient naïvement se donner le grand frisson de la rébellion estudiantine sur le pavé de nos villes) ?

 

Là où il n’y a pas de volonté, il n’y a plus de pouvoir. Une fois de plus, l’épisode tragi-comique du jour est révélateur d’une illusion. Notre système politique à l’apparence de l’autorité, avec un gouvernement ayant la semblance d’une stratégie. Les exemples ne manquent pas dans cette duperie politique, où l’on nous fait croire que l’on est gouverné alors que le personnel en place se contente de gérer une rente de situation. Pas un jour ne se passe sans que l’on apprenne qu’une défaillance ou une malversation d’un établissement bancaire,  anglo-saxon le plus souvent, ne mette en péril des pans entiers de notre économie. Par inconscience, par ignorance, par complicité peut-être de nos dirigeants, mais en tout cas par absence d’une réelle politique nationale, notre économie est à la merci de ces aigrefins.

 

Alors que la France est vouée au pillage économique par des détrousseurs militants de la mondialisation totale, on veut encore nous faire croire que le personnel politique en place est toujours maître à bord, l’œil du commandant fièrement fixé sur l’horizon et ses jours meilleurs. Quand le murmure de la rue et la crainte de débordements font reculer toute réforme ou tentative de changement (encore une fois, sans juger de son intérêt ou de sa justification), il devient évident que le vrai pouvoir ne siège plus dans les lambris hérités des palais de l’Ancien Régime, mais dans les cercles d’institutions financières affranchies des états nations, et dans les commissions d’organisations supra nationales.

 

Les « élites » politiques en France ont perdu toute volonté de mener en toute indépendance, la moindre action nationale, qu’elle soit économique, industrielle, diplomatique ou même culturelle.

 

Les palais de la république sont des villages Potemkine, destinés à ces idiots d’électeurs, qui gobent encore les fadaises qu’on leur livre. Pour combien de temps encore ? Combien de temps accepterons-nous de nous illusionner devant ces pantins qui réclament notre bulletin de vote pour occuper des postes où ils n’ont plus aucune autorité, puisque ayant délégué auprès d’institutions supra nationales. Ils n’ont aujourd’hui ni crédibilité, ni donc légitimité pour rester à la tête de celui-ci.

 

Et au-delà des hommes, n’est-il pas temps de se poser la question des institutions. Ne sont-elles pas non plus des illusions ? N’est-il pas temps de casser le vieux modèle républicain et jacobin qui n’a plus de fonctions, si l’on souhaite encore notre indépendance ?

 

A moins que ce modèle centralisateur soit finalement bien utile à ceux qui nous gouvernent, afin d’exercer leur influence et leur domination.

 

 

  

"Je ne comprends pas pourquoi les gens en veulent tant au gouvernement; il n'a pourtant rien fait." (Bob Hope)

 

 

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